Il est des candides selon qui "tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes" comme le disait Voltaire. Mais qu'est-ce qu'il est beau ce monde où l'on décerne des coups de coeurs collectifs et où l'on évite de relever le côté immonde !
On me traitera de condescendant entre autres qualificatifs flatteurs, mais cette condescendance est légitime envers votre hystérique décadence et votre analphabétisme taurin. Car ici, il n'est question que de tauromachie, et l'on ne remet pas de prix à des sénateurs ou à des députés en fin de saison...
"Taillés pour la circonstance" il a osé écrire le photographo-chroniqueur en parlant des produits de consommation envoyés à Nîmes par Juan Pedro Domecq ! Jusque là rien d'étonnant, car c'est toujours la même chose chaque année le dimanche matin de Pentecôte. Espérons que cela finira par cesser, le jour où ces arènes changeront de mains.
Nîmes capitale de la tauromachie : on s'y présente et on y confirme l'alternative, tout cela sous la houlette d'un empresario artiste, avec au cartel des toreros artistes et des toros artistes ! Vu les pinceaux qu'ils ont, je pense que cette appellation de "toro artiste" convient parfaitement.
Lundi matin avant d'aller à Vic-Fezensac, je découvrais dans le quotidien régional le récit de cette infâme pantalonnade qui s'est jouée dans la première arène du Cosmos alors que le Soleil était au zénith. C'est à ce moment-là que Morante de la Puebla serait entré dans l'histoire, après une faena artiste face à un collaborateur lui aussi artiste (comprenez "abecerrado" et afeité)
Mais il y avait là comme un caillou dans la godasse impossible à déceler pour ces spectateurs dont l'afición est aussi restreinte que la sauvagerie des animaux qu'ils vont voir en piste.
Car commencer sa faena d'artiste sur une chaise, cela montre que l'opposant n'en est pas un, impliquant que l'on pourrait faire ce que l'on veut face à un taureau. Or, on ne peut pas faire n'importe quoi dans un ruedo ! Mais cela n'a semblé déranger ni le torero artiste ni les dix mille spectateurs artistes présents dans les gradins.
Puis Morante tua la bête déjà apprivoisée, et alla s'asseoir de nouveau sur la chaise afin de regarder au plus près l'agonie de la bestiole de Juan Pedro. C'est une belle marque de respect... qui n'a pourtant rien de nouveau. A Gijón en 1994, Jesulín de Ubrique était allé se mettre à cheval sur son adversaire en fin de faena. Toujours à Nîmes le dimanche 19 mai 1991, le novillero vénézuélien Erick Cortés était également allé s'asseoir sur le Jandilla agonisant qui lui servait de partenaire, tout cela sous les yeux émerveillés de son mentor (celui qui est aujourd'hui à la tête des arènes de Nîmes).
Si nos héros tentaient de réaliser leurs prouesses face à des Moreno de Silva du même genre que ceux combattus lundi dernier à Madrid, peut-être voleraient-ils aussi haut que Luis Carrero Blanco... Ne vous indignez pas, c'est juste de la provocation.
Dans tous les cas, ces "corridas de toreros" au voyeurisme parfait ne rentreront jamais dans l'histoire. A force de ne pas respecter le toro, ce dernier finira par remettre chacun à sa place, mais nous ne viendrons verser aucune larme.
Florent
Dans tous les cas, ces "corridas de toreros" au voyeurisme parfait ne rentreront jamais dans l'histoire. A force de ne pas respecter le toro, ce dernier finira par remettre chacun à sa place, mais nous ne viendrons verser aucune larme.
Florent