Cette photo
date du début de l'année 2014. La première surprise, à la
découverte de cette sangria fabriquée en Catalogne, c'est le sang
sur le dos du toro, grossièrement rendu écarlate par un montage
informatique. De quoi attirer le regard, le sens du commerce. La
deuxième, qui m'étonne encore plus, c'est la présence de telles
étiquettes dans un supermarché situé dans la communauté autonome
de Catalogne. Je ne pourrai vous en dire davantage sur le produit, ne
l'ayant pas testé. Au moment de prendre la photo, je me souviens du
regard de deux clients du magasin, m'observant l'air moqueur. Je
pouvais imaginer immédiatement la teneur de leur pensée : "Ce
con doit être vraiment possédé pour prendre de telles photos".
Étonnement
donc, en remarquant ces bouteilles. Parce que la Catalogne a interdit
la corrida depuis quelques années, et a pour habitude d'en faire
disparaître les représentations. A Lloret de Mar, les arènes ont
été démolies. A Olot (qui se situe dans la province de Gérone,
comme Lloret), certains aimeraient bien en faire de même. Tandis
qu'à Barcelone, bien des années auparavant, on avait déjà
transformé une plaza de toros en centre commercial. Il n'empêche
que la présence de ces foutues bouteilles dans un supermarché
catalan n'a l'air de choquer personne. Alors, pourquoi serait-ce
différent ailleurs en ce qui concerne les représentations de la
corrida ? Là où la tauromachie existe car légalement admise ?
Ce sont ces
questions qui me sont récemment venues à l'esprit. En cause, une
école nîmoise, soumise à un lobbying extérieur, dénonçant une
fresque réalisée par des enfants il y a presque dix ans, et qui
représente une arène romaine, un toro et un torero. En fin de
compte, la fresque a été honteusement sabotée, puisqu'il ne reste
dessus que le colisée de pierres et son sable. Pire encore, les
responsables de cette initiative s'en sont publiquement vantés.
En apprenant
cet acte d'une bassesse lamentable, on est partagé entre l'envie de
réagir et celle de ne rien dire. En tout cas, aucune envie de se
lancer dans des comparaisons historiques hasardeuses, seulement celle
de pointer l'incohérence et l'ineptie.
Pour en
arriver à ce niveau, qui est celui de combattre la représentation
même de la tauromachie, il y a bien entendu une explication.
En France,
pour parvenir à leurs fins, les plus farouches opposants à la
corrida ont toujours eu comme première stratégie celle d'en faire
un sujet de société. Or, la corrida n'existant que sur un
territoire limité du pays, et pour bien d'autres raisons aussi, elle
n'est pas un sujet de société comme certains aimeraient le faire
croire.
Ceux-là
mènent campagne depuis longtemps contre la corrida, si bien que leur
lobbying se compte en décennies. Et des résultats bien maigres au
final, qui doivent se contenter de victoires absurdes, comme celle de
faire disparaître des représentations visuelles de la tauromachie.
Devant
l'inefficacité du débat instaurant la corrida comme "sujet de
société auquel il faut remédier", ces associations-là ont dû
le décliner en plusieurs branches afin de sensibiliser. On a alors
vu apparaître : "La corrida et les troubles psychologiques pour
les enfants" ; "La représentation choquante que peuvent
constituer les images de corridas"... Et ainsi de suite.
Le malheur de
cette politique obsessionnelle contre la corrida, c'est qu'elle a
convaincu des personnes de ce mensonge. Car ces personnes-là sont
parfois présentes le dimanche au pied des arènes, vous traitant de
barbares, de sauvages ou de dégénérés. Elles-mêmes désinformées.
Curieuse
attitude que de vouloir éradiquer des illustrations et des dessins
représentant la tauromachie. Il est à parier que si la fresque
avait représenté deux gladiateurs en train de s'entretuer, les
mêmes personnes n'auraient même pas réagi. A quelques millénaires
d'écart, c'est pourtant la mort d'hommes que l'on représente. Mais
il n'y a pas besoin de fresque de gladiateurs, puisque la télévision
fournit chaque soir et en grande quantité, en fiction ou pas,
l'image de mort d'hommes. Une image dont au final on s'indigne bien
peu.
Je
n'arriverai jamais à concevoir la logique de ces associations, qui
en sont arrivées à ces exploits grotesques et ridicules. Dure
époque aussi, où l'on met exactement au même étage, de véritables
sujets d'indignation et d'autres qui ne le sont pas.
Pour en
revenir à la corrida, en France, aucune loi et aucune jurisprudence
n'interdisent à des enfants d'aller aux arènes, ni même de
dessiner ce qu'il s'y passe.
Dis leur que
leur connerie est déplorable et abyssale...
Florent
N'oublie pas qu'un des redoutables vins catalans, et il y en avait, s'appelait "sangre de toro"
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