"Fusilero" de José Vázquez,
le premier toro gracié de l'année 2017 en Europe, ce samedi
après-midi à Illescas (Tolède). Mais surtout une image qui en dit
long...
Cette photo parue sur le site Mundotoro
montre des gradins dont l'attention est détournée du toro auquel on
vient d'accorder l'indulto. On devine ces spectateurs, dans leur
majorité, aux yeux rivés sur José María Manzanares qui vient de
finir sa faena, mais qui n'ont pas de réel engouement pour le petit
toro encore en piste. Comme un tableau de peintre que l'on pourrait
intituler "Les gens s'en foutent".
L'indulto en tauromachie (dans la
théorie, pas dans les faits de ces dernières années...) est
pourtant quelque chose de mystique et d'idyllique. Un toro rare,
exceptionnel, que l'on n'est pas sûr de revoir dans sa vie
d'aficionado.
Mais sur cette photo là, il n'y a
absolument rien de rare. Le public semble bien plus passionné par ce
que vient de faire Manzanares que par le comportement du toro gracié.
D'ailleurs, sur les chroniques déjà parues, on ne sait même pas ce
qu'a donné ce "Fusilero" au moment de la pique, ni même
s'il a vraiment été brave.
Comble de la décadence, en callejón,
deux badauds agitent la main comme s'ils appelaient une vachette
d'Intervilles. Alors que ce toro gracié devrait être un modèle de
toro brave, de toro de combat, pas un faire-valoir que l'on galvaude
de cette façon.
A l'affiche, il y avait la réapparition
pour un jour du sévillan Pepe Luis Vázquez, avec Morante de la
Puebla et José María Manzanares. Un cartel pour faire joli, des
arènes pleines, le succès médiatique assuré. Mais au-delà du
fait de remplir les arènes et d'obtenir l'équilibre économique, il
serait quand même dommage de ne pas approfondir les choses.
Dans le cas contraire, ce sont les
non-événements comme cet indulto qui fleurissent...
Florent