Dans le sillage d'Hubert Yonnet, les
Granier font partie des pionniers, en France, dans l'élevage de
taureaux aux origines exclusivement ibériques. D'ailleurs, à chaque
fois qu'un lot de la maison était annoncé, on lisait "Granier
frères" sur les affiches. Comme indissociables.
C'est le fer de La Cruz qui a été
maintenu pendant le plus longtemps, d'encaste Santa Coloma –
Buendía, chose rare en France. Avec une méthode d'élevage unique,
on ne peut plus naturelle, et des animaux nourris au foin de Crau, ce
qui leur donne une solidité enviable.
Il est beau ce paysage du Mas de
Farinon, le long de la Route Nationale 113, et où avant les Alpilles
en toile de fond, on aperçoit les toros gris des Granier.
A l'avenir, on y passera encore plus
nostalgiques, en pensant à Alain Granier, qui fait partie de cette
ancienne génération de ganaderos français qui s'en vont
inéluctablement, un à un, et discrètement.
Quoi de mieux, pour leur rendre
hommage, que de repenser à leurs plus beaux toros, fruits de leur
immense travail et de leur afición.
Et cette novillada des frères Granier
en septembre 2015 à Vic-Fezensac, aux pelages gris, très bien
armée, solide, prenant 22 piques sans jamais fléchir, et luttant
fièrement sur le sable gersois, jusqu'au dernier souffle. Sur cette
photo d'Olivier Viaud, le novillo que l'on voit s'appelle "Aladero",
numéro 8. Il avait pris quatre piques et avait été honoré d'un
tour de piste. S'il y a plusieurs décennies cela pouvait paraître
folklorique vu de l'autre côté des Pyrénées, ce superbe lot
combattu ce jour-là pouvait nous faire dire qu'en France, on possède
de véritables élevages de toros braves, et d'authentiques
ganaderos. Au revoir, Alain Granier.
Florent
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