Lui, le taureau portugais, il a cinquante bonnes raisons de faire un auto-da-fé avec des livres sur la défense de la corrida, puisqu'il est un magnifique argument à lui tout seul. Et quel plaisir de voir en France ce taureau là, que les organisateurs sont allés "chiner" minutieusement. On a la chance de voir chaque année ou presque des cornus portugais dans nos arènes, car de nombreux élevages de là-bas regorgent de choses à la fois intéressantes et d'une beauté incomparable. On n'ira peut-être pas jusqu'à dire que les taureaux portugais sont de garantie, mais très souvent lorsqu'ils sortent, le lot de satisfactions est à la clé. On pense au plus célèbre, le Palha de Joao Folque de Mendoça, tellement aléatoire. Il peut sortir de véritables carnes, tout comme des taureaux qui resteront dans la rétine. Ceux de Bayonne en 2008, terribles et énigmatiques. On pense aussi à Camarito, et à ce dimanche de Pentecôte à Vic-Fezensac, lorsqu'à midi, il remit à l'heure les pendules de notre afición. On pense aussi à l'autre Palha, Fernando. Ou plus exactement, l'élevage des "Herdeiros de Maria do Carmo Palha", avec ces taureaux issus de l'encaste Vázquez, aux armures impressionnantes, aux belles charpentes et aux robes magnifiques. Et lorsque la combativité est au rendez-vous, le bonheur l'est aussi. Puis il y a également les guerriers de Manuel Assunçao Coïmbra, que l'on a connus incertains, puissants, allant même jusqu'à provoquer des émotions rares lors du tercio de piques. La liste est assez conséquente, on pourrait aussi citer Murteira Grave, Veiga Teixeira parmi tant d'autres. Parfois, lorsqu'un lot français laisse ses oreilles sur le sable des arènes, un dicton à la mode énonce "qu'il ne faut pas aller chercher plus loin ce que l'on a sous la main". Je ne sais pas si ce protectionnisme est d'une bonté absolue, et je leur laisse. Mais il est des fois où il faut savoir aller chercher plus loin, là-bas, au Portugal, où se cachent de vrais trésors, des merveilles de taureaux de combat.
Florent