Rien
n'interdit non plus de diffuser l'information sur le curriculum vitae
d'un tel toro. Et pourtant, c'est là que des flics de la pensée
unique sont intervenus, eux qui auraient préféré que cela soit
passé sous silence. Eux qui viennent parler d'intégrité uniquement
lorsque cela les arrange, eux qui interprètent les informations de
manière singulière, eux que l'on peut choisir (ou pas) de retrouver
chaque trimestre par le biais d'une revue sur papier glacé, eux qui
osent venir pondre une reseña tandis qu'ils ont passé
approximativement 85% du temps d'une course derrière leur appareil
photo. Eux, du pluriel, à cause des multiples casquettes pour le
même bonhomme.
Dire
que "Torreón" de Fidel San Román était sobrero en
novillada l'an passé à Céret, ce n'était en aucun cas être un
oracle et prévoir un futur comportement en piste. Simplement, cet
élément était source de questions pour l'aficionado.
En
début de saison, un toro d'Hubert Yonnet est sorti à Vergèze alors
qu'il avait été sobrero d'une corrida de son élevage l'année
auparavant à Aire-sur-l'Adour. Il s'est apparemment très bien
comporté sur le sable gardois.
Cependant,
le Fidel San Román de Vic-Fezensac représentait pour sa part un cas
particulier, même si le fait d'envoyer des corraleros en
corrida-concours est une pratique plutôt courante et répétée
(notamment à Vic).
Plusieurs
questions et remarques venaient alors à se poser lorsque l'on avait
pris connaissance de l'information.
1)
Comment une arène autant gradée que Vic-Fezensac peut-elle
continuer pour des corridas-concours à faire sortir des corraleros ?
Plutôt que de se tourner vers des estampes qui hormis leur ultime et
unique voyage, n'ont connu que le campo.
2)
Pourquoi ne pas informer de manière officielle l'aficionado qui paye
sa place sur les travées ?
3)
Pourquoi lors de ce qui est dans les esprits un grand rendez-vous de
la temporada, annoncé comme "corrida-concours de premier
choix", choisir un toro ni neuf ni fraîchement sorti du campo ?
En l'occurrence, "Torreón" de Fidel San Román, après
avoir ciré des corrales, avait été ramené au campo pour y être
"fundé" (ce que l'on vit sur les photos).
4)
Est-ce respecter le toro de combat et l'authenticité théorique de
la corrida-concours ?
5)
Dans le cas précis de dimanche, sous couvert de la variété des
encastes (le Fidel San Román étant un Villamarta), n'était-ce pas
une opportunité et un moyen habile de se délester d'un toro ?
Surtout lorsque l'on connaît les liens étroits entre l'arène
(Vic-Fezensac), le prestataire (famille Chopera) et les gestionnaires
du fer de Fidel San Román (famille Carreño).
Pour
ce qui est de "Torreón" en piste dimanche à Vic, il était
un toro corpulent accusant une boiterie au train-arrière tout au
long du combat. Il aurait à peine tenu plus de 45 secondes à Las
Ventas avant d'être renvoyé aux corrales.
A
la pique, sa seule qualité fut d'être prompt au moment d'aller au
cheval. Mais une fois sous le fer, il ne poussa jamais lors de ses
quatre rencontres, et fut mal piqué. Que dire du ridicule de la
musique qui joua lors de la troisième pique ? Que dire du regatón à
la quatrième rencontre ? Un peu de fantaisie dans l'air.
Aux
banderilles, ce toro permit de voir le grand métier et l'aisance de
Luis Carlos Aranda qui salua sous l'ovation.
Et
puis, à la muleta, le corralero fut totalement amorphe et éteint,
si bien qu'après de vaines tentatives avec la muleta, Morenito de
Aranda dut se résoudre à tuer, de deux pinchazos et un descabello.
Curieuse
ovation à l'arrastre de ce toro, certainement par compassion, car il
était aussi vif qu'une huître sur un rocher dès la moitié du
combat.
Florent
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