On pourrait longtemps
épiloguer quant au lieu situé à l'entrée du village de Samadet,
dans les Landes. Qu'est-ce donc ? Un hangar ? Un gymnase ? Une arène
?
Il y a dans l'esprit
certainement un peu des trois à l'intérieur de ce petit lieu
taurin. Samadet a par ailleurs l'habitude d'ouvrir la saison
française en matière de novilladas avec picadors.
Tiens donc, c'est que
d'emblée on parle de piques ! Pourtant, sans incriminer qui que ce
soit, ce tiers est à cet endroit quelque chose de minime. Rien que
la configuration du lieu, avec quatre angles droits ou presque,
malmène ce compartiment de la lidia.
Où placer le picador ?
Dans un angle opposé au toril ? A cinq mètres du toril sur la
longueur de la piste ? Ou alors sur la largeur ? Un casse-tête. Il
faut dire aussi que le bétail sélectionné pour les novilladas de
Samadet ne se prête pas tellement à cet exercice en règle
générale. C'est ainsi, en divisant ce rectangle, on pourrait à
maintes reprises s'amuser du théorème de Pythagore. Mais ce lieu
n'est cependant pas fait pour bâtir la gloire des picadors...
Le gymnase de Samadet
sert régulièrement au basket-ball, parfois à la course landaise,
et une fois par an, à la novillada. On remarque par ailleurs que
cette traditionnelle novillada a récemment été déplacée au mois
de mars. Auparavant, elle se tenait en février. Une particularité
dans le froid hivernal bordant ce hangar, on avait l'impression
d'être plus congelé à l'intérieur qu'à l'extérieur !
En arrivant à Samadet et
en contemplant ce bloc, une question – peut-être naïve – venait
de manière récurrente :
- Où sommes-nous ?
- Nulle part.
Enfin presque... Samadet
est un village avec une politique taurine clairement établie depuis
plusieurs saisons. Samadet a trouvé son créneau, et a même réussi
à fidéliser un public. Se rendre à une course à Samadet, c'est un
signe que l'hiver a été trop long... Aller dans ce gymnase, c'est
aussi en quelque sorte vaincre sa claustrophobie, car il s'agit d'un
lieu clos où la musique parfois s'avère trop bruyante et ne peut
s'évaporer.
Samadet a ses habitudes
en matière de politique taurine. Là-encore, on parle de Salsa
Jandilla... Il paraît même que c'est indispensable de faire
combattre beaucoup de novilladas d'origine Jandilla. Au détour de
tertulias de comptoirs ou ailleurs, on entend régulièrement ces
propos. La Salsa Jandilla, il paraît que c'est la sauce
piquante des toros de combat, le must, la noblesse acidulée,
inlassable, parfaite pour l'apprentissage des novilleros.
A Samadet, l'élevage
d'Antonio Palla (d'origine Jandilla) a eu du succès pendant
plusieurs années d'affilée. D'autres élevages ensuite se sont
succédés, pas forcément du Jandilla, et des novilleros également
sont passés par là. Des jeunes qui ont triomphé, et qui
aujourd'hui ne figurent plus sur les gammes de l'escalafón... J'y ai
vu Antonio López "El Moronta", disparu de la circulation
en quelques mois à peine, Román Pérez, Patrick Oliver...
Samadet, voilà une arène
qui ne porte pas vraiment bonheur à ses triomphateurs. J'espère
pour les jeunes qui s'y produiront à l'avenir qu'il ne s'agit pas là
d'une règle absolue et irréversible.
Pour continuer dans la
Salsa Jandilla – car les Antonio Palla ne sont plus en vogue
depuis quelques temps –, Samadet a choisi en 2013 une course de
Fuente Ymbro... Qui au final s'est soldée par un triomphe et un
indulto !
Je n'y étais pas, et je
me garderai bien d'émettre un avis sur cette course. Cependant, il
semble que Samadet soit allée au plus loin dans son créneau, avec
un indulto et un "triomphe total". Même Matías González,
président des arènes de Bilbao, a quémandé diverses récompenses
lors de cette course : oreilles, vueltas posthumes, indulto... Il
faut dire que le Monsieur est proche ami de Ricardo Gallardo,
ganadero du jour.
Venu plusieurs fois
accompagner son bétail dans le Sud-Ouest, Gallardo en a même ramené
à plusieurs reprises chez lui (Garlin, Mont-de-Marsan l'an dernier,
et Samadet ce dimanche...). En cette période où la papauté est
sous les projecteurs de l'actualité, je lisais l'autre jour avec
curiosité une liste de tous les Saints Patrons établis en Europe.
Il y en a pour tous les goûts, avec de quoi s'étonner longuement...
Et décidément, je me suis dit que Ricardo Gallardo collerait
parfaitement au Saint-Patron des indultos.
Le tableau de bord est
inquiétant, la Salsa Jandilla a remué de tout son corps, et
en beaucoup d'endroits il a été écrit que "la saison a
commencé fort". A la recherche du sensationnel ? Peut-être...
A la sortie de la course, pour orner leur tableau de bord, certains auraient marqué sur un large bout de papier "Pour
les prix de fin de saison 2013 : donner celui au lot de novillos aux
Fuente Ymbro de Samadet...".
Messieurs s'il vous
plaît, attendez...
Florent
Gallardo a récupéré un petit peu de foutre du 4° pour pousser le bouchon un peu plus profond ?
RépondreSupprimerA SAMADET, comme à DAX, comme à St MARTIN DE CRAU, comme à StGILLES, comme à NÎMES , comme à AIGNAN, le ridicule ne tue plus, depuis toujours, et la vergüenza a encore de beaux jours devant elle: les bérhaut et les gonzales, zozocato, gallardo, et complices bêlants, ont encore de beaux jours devant eux.
RépondreSupprimerLa fiesta brava, elle, peut compter les siens.