
De César Girón en passant par
Morenito de Maracay, jusqu'à Manolo Vanegas, pour les plus récents.
Plein de toreros, célèbres ou anonymes.
Récemment, j'écrivais qu'il était
dur pour les novilleros de devoir affronter des novilladas fort
respectables, d'un grand sérieux, avec dignité, et en connaissant
parfois même le succès, pour au final une répercussion bien trop
faible. Il y a forcément, dans le lot, des jeunes Sud-Américains.
Et parmi eux, il y a César Valencia,
torero vénézuélien.

En 2013, Miura à Hagetmau (une
oreille), Valdellán à Vic (une oreille), Cebada Gago à Carcassonne
(quatre oreilles).

Début 2015, il prit l'alternative chez
lui au Venezuela. Et avec cran, et une expérience toute récente en
tant que matador, il ne se défila pas au moment d'affronter les
corridas les plus redoutables.
Valdellán à Vic-Fezensac, à peine
trois mois après l'alternative. Une faena avec beaucoup de technique
et du sérieux, et une autre périlleuse face au grand Cubano, qui
l'envoya à l'infirmerie. Néanmoins, César Valencia fut à chaque
fois récompensé d'une oreille lors de cette corrida et la blessure
ne le découragea pas pour la suite.
Car quelques semaines plus tard, alors
qu'il n'avait pas encore fêté son vingtième anniversaire, il avait
à en découdre à Céret avec une imposante corrida de Juan Luis
Fraile. Ce jour-là, il laissa une grande impression, et passa tout
près d'un superbe triomphe à cause de l'épée.
Puis il toréa à Orthez face à une
corrida de Valdellán où il se montra encore sous un grand jour et
coupa un trophée.

Il entra ensuite au cartel à Vic par
la voie de la substitution, à la dernière minute, d'Alberto
Lamelas. Malheureusement, ce jour-là, les choses ne se passèrent
pas très bien, et il fut sérieusement blessé par le dernier toro
de Valdellán. Sa dernière corrida en France à ce jour, avant que
son nom ne disparaisse brutalement des affiches.
Depuis, il n'a toréé qu'une seule
fois en Europe, une corrida au mois de janvier 2017, à Ajalvir.
Injuste oubli pour un jeune matador de
23 ans, qui a encore des choses à dire dans l'arène et doit être
relancé. Car il faut se souvenir de ce qu'il a fait, de son mérite,
de sa sincérité. Et si l'an prochain ou même à l'avenir, des
organisateurs venaient à lui faire une place sur leurs affiches, ce
serait légitime, comme un juste retour des choses.
Florent
(Images de Philippe Latour, Alexandre
Blanco, Vuelta a los Toros et Terres Taurines)