J'aime bien cette photo de Mélanie
Huertas, captant un sourire qui retranscrit pleinement l'état
d'esprit de ce torero. Manolo Vanegas, un torero jeune, courageux,
prometteur et ambitieux.
Dans ce costume turquoise et noir, il
fait ce jour-là un tour de piste avec un trophée aux arènes de
Saint-Martin-de-Crau, après avoir combattu un toro de Fernay.
C'était en avril 2018, il y a deux ans.
Et il est terrible de se dire que ce
fut à ce jour la dernière corrida de Manolo Vanegas.
Lui qui, comme tant d'autres
compatriotes vénézuéliens venus au fil des décennies en Europe
pour s'illustrer, fut grièvement blessé quelques semaines à peine
après cette corrida de Saint-Martin. Une blessure en s'entraînant
en privé dans les arènes de Ledesma, et qui le laissa paralysé.
Quelle stupeur fut la nôtre en apprenant cette nouvelle.
Jusque là, Manolo Vanegas avait
réalisé un parcours remarquable, souvent dans l'adversité de
novilladas et de corridas où peu sont ceux qui se bousculent pour
être à l'affiche. Mais Vanegas, avec sérénité, a montré que
dans ce créneau il avait les capacités physiques et techniques pour
y parvenir. Un torero tout terrain, dont l'afición ne peut que se
réjouir de le voir au cartel.
En 2017, il avait connu la douleur de
perdre son mentor Philippe Cuillé, quelques semaines à peine avant
son alternative aux arènes de Vic-Fezensac. Et pour une alternative,
la barre était très haute, avec une corrida d'Alcurrucén de toute
première catégorie en présentation, avec des toros âgés, et un
lot âpre pour Vanegas. Mais le vénézuélien s'en est parfaitement
sorti. Tout comme ensuite à Orthez face à une corrida du Curé de
Valverde et à Mont-de-Marsan avec les Victorino Martín.
Un très joli début de carrière, et
en prenant son temps. A l'intersaison, avant que ne commence 2018, il
avait même déclaré qu'il serait trop tôt cette année-là pour
aller confirmer l'alternative à Madrid. Et c'est bien, car c'est
signe de lucidité, de patience, quand bien d'autres hélas sont
tentés de brûler les étapes.
Après avoir toréé au Venezuela, on
avait vu Manolo Vanegas remarquable de sang-froid et de courage à
Aignan face à un toro de Concha y Sierra. Après cela, il y eut
Saint-Martin-de-Crau... puis cette blessure si terrible et si
handicapante.
Conforme à ce qu'il incarne dans
l'arène, Manolo Vanegas combat depuis les séquelles de cette
blessure comme un grand maestro. Et avec énormément de force.
Florent
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire